COLLECTIF FOULLES

Avec Délia Krayenbühl, Hortense de Boursetty, Colline Cabanis, Fabio Zoppelli

Durant cette résidence, nous souhaitons travailler sur notre prochaine création « A prayer before the crack of dawn » qui se décline comme divers moments d’un vaste tableau médiéval — un Moyen-Âge fantasmé et joyeusement absurde, dans lequel la sensualité est un langage et l’hégémonie de la raison inopérante. Interrogeant les normes de genre, les quatre personnages y oscillent entre grotesque et sensualité, entre passé et présent, entre toge adidas et coupe au bol. « A prayer before the crack of dawn » pense la période médiévale comme un terrain d’exploration qui peut se révéler vecteur d’imaginaires émancipateurs.

Les Foulles revendiquent d’être un quatuor complètement fool, une petite foule full d’énergies, full de pratiques, et full d’amitié. Un groupe d’artistes réuni.e.x.s par l’envie commune de créer des mondes loin de toute rationalité. Un groupe d’ami.e.x.s qui prend l’idiotie très au sérieux. Dans leur travail se croisent pêle-mêle, et sans hiérarchie, leurs passions les plus diverses: la musique pop, le comique de répétition, le Moyen-Âge, mais aussi les bâtons de feu, la couture, les paillettes, le break, les coupes de cheveux insolites ou encore les objets miniatures et ceux démesurément grands. C’est en prenant soin du tissage complexe de ces multiples univers que Colline, Délia, Fabio et Hortense créent l’atmosphère unique qui caractérise leurs productions artistiques. C’est souvent à travers de longues improvisations entouré.e.x.s d’objets et de costumes insolites que se révèlent leurs univers, leurs choix artistiques et les qualités de mouvements qui accompagnent chaque recherche.

Malena Sardi/Cie Les Rêves d’Hathor

Avec Marie Fourquet, Marthe Krummenacher, Sophie Le Meillour

« Je suis plutôt compositrice pour la scène que chorégraphe. En revanche, grâce à mes collaborations avec la danse, je crois avoir développé l’écoute du corps et la complicité avec le mouvement. « Trajectoires » a été déclenché avec une image (une posture), ensuite la musique est arrivée.

Souvent, j’imagine ce projet comme une expérience cinématographique « en live », dont son vecteur initial est d’honorer la vie. C’était comme évident. Il fallait le troisième élément, un lien plus concret avec le public : la danse!

Dans cette deuxième résidence au Dansomètre, nous allons continuer dans la même ligne de recherche chorégraphique entamée pendant la première résidence. Cette fois, l’interaction sera avec le médium de la vidéo. »

Cours de danse pour musicien·ne·x·s

L’Association Fréquence Moteur, en partenariat avec l’AFM (l’Association de la Ferme Menthée), Le Dansomètre et le Théâtre Oriental-Vevey, propose des cours de danse contemporaine pensés spécialement pour les musicien·ne·x·s de la région. Ces cours sont donnés par la danseuse et pédagogue Luisa Schöfer, enseignante notamment à la Haute École de Musique de Genève (HEM). Lors de ces cours, les participant·e·x·s pourront s’initier à la danse, développer et aiguiser l’écoute, la conscience du corps et la musicalité individuelle.

Dates et horaires :

10H-11H30 : lundi 22, jeudi 25, vendredi 26, lundi 29 novembre, mercredi 1 et vendredi 3 décembre

18H-19h30 : mardi 23, mercredi 24, mardi 30 novembre, eudi 2 décembre

Ces cours sont offerts, ouverts à tou·te·x·s et aucune expérience particulière n’est requise pour y participer.

Public cible: membres de l’AFM, musicien·ne·x·s et danseur·euse·x·s de la région.

Participation possible à un, plusieurs ou tous les cours. Le certificat COVID n’est pas obligatoire.

Inscription : lien vers le Framadate

Renseignement : frequencemoteur@gmail.com

Pour les musicien·ne·x·s : si votre instrument est transportable facilement et ne nécessite pas d’amplification (percussions, instruments à vent, instruments à cordes, etc.), merci de l’amener avec vous.

Le certificat COVID n’est pas obligatoire.

Soutiens et remerciements : Association Fréquence Moteur, AFM (Association de la Ferme Menthée), Le Dansomètre et le Théâtre Oriental-Vevey

Marion Zurbach

Je mène depuis plusieurs années une réflexion sur mon passé de danseuse classique et le lien intime que j’ai entretenu avec cette profession. Avec la performance « Gi_selle » , j’explore les archétypes du ballet, en repensant le récit tragique de cette oeuvre célèbre du 19ème siècle. Je me penche en particulier sur le personnage de Giselle, cette innocente victime née d’une vision profondément machiste de la femme et proposant un modèle de soumission empreint de romantisme.

« C’est beau comme le crime parfait, celui qui s’opère dans les récits et s’introduit dans les esprits. » 

Neil Höhener

I started to dream about this upcoming solo work with the curiosity in digging into supernatural characters that, referred to folkloristic culture, are meant as “freaks of nature”: physical unusual humans with extraordinary conditions and intersex variations. A very big inspiration came from the “Freak Shows” that were happening in the USA starting in the year 1840. In particular, I got fascinated by the siamese character: its handicap stays in the physical duality, which I think relies in each person. The two sides can be perfectly combined, to even reach a kiss, as much as being completely opposite but still necessary one to the other.

Vanessa Gerotto

2 corps et conducteurs dont des plantes et des objets métalliques entre autres constituent les éléments de base d’un jeu, à première vue absurde, de construction et de morphing de situations et de « circuits ». Ces derniers s’ouvrent et se ferment pour créer une partition sonore essentiellement composée de sons enregistrés, générés électroniquement ou en direct, harmonieusement traités.

Le but est de jouer avec les contrastes, un désordre apparent sur scène crée quelque chose de cohérent, un paysage sonore en arrière-plan, mettant en évidence la relation entre diverses petites actions et une image plus large.

À travers leurs opérations et leurs mouvements, les deux protagonistes humains se retrouvent parfois – selon ou malgré eux – dans le rôle d’explorateurs, d’animaux, d’officiers, d’enfants, d’amoureux, de découvreurs, d’étrangers, de chercheurs, d’amis, d’envahisseurs, et parfois aussi de victimes ou d’observateurs.

2 corps, donc, qui expérimentent différentes formes de relations avec d’autres composants pour former une série de collages visuels abordant avec simplicité et humour les formes de connectivité et d’organisations entre humains, non-humains, culture, nature et technologie.

Leur jeu invite, sans l’imposer, à reconsidérer certaines hiérarchies supposées. Nous souhaitons qu’il laisse un espace à chacun pour entrer librement en contact avec les thèmes, les réflexions et les questions qui imprègnent notre démarche, pour décider de se concentrer soit sur le paysage sonore, soit sur l’aspect sculptural des actions des performeurs, soit sur les thèmes de recherche, soit sur tous ces éléments ensemble.

Avec Michèle Benz, Vanessa Gerotto, Johanna Hilari, Coline Jud, Gaia Magrane, Kenny Niggli, Daniel Somaroo

Why does she cry? #2

Why Does She Cry ? est un triptyque sous forme de solo, duo et trio. Il essaie de travailler sur l’image de soi, attendue par notre société et de trouver une solution pour sortir du chemin déjà tracé.

Le désir de perfection est très fort dans notre société. On a envie de plaire et d’être irréprochable.On ne peut pas montrer notre côté crapaud.On se critique sous le regard de l’autre jusqu’à perdre confiance en soi. Et si on laissait voir nos défauts ? Et si on arrêtait de se cacher ? Le crapaud dans les légendes, sous sa vilaine apparence, devient souvent un héros. Et si on se permettait de se transformer en quelque chose auquel personne ne s’attendait ? Montrer ses fragilités et en faire sa force.

#2 est basée sur la comparaison. Les 2 interprètes se découvrent, s’observent, se reconnaissent, se jugent. Parfois sous forme de jeu, de dialogues, parfois dans l’absurdité. Mais à la fin, elles se rendent compte qu’elles sont dans le même “bateau”, qu’elles ont le même but final. Celui de pouvoir être différentes, comme elles le souhaiteraient. Elles unissent leurs forces pour continuer à avancer, à grandir.

Le spectateur découvre comment les préjugés, les injonctions ou autres remarques influencent nos comportements. A partir de cela les interprètes sont amenées à chercher une faille qui leur permet de se montrer réellement, en toute franchise et de dévoiler leur côté “crapaud” qui se cache derrière leur côté princesse.

Crédit photo Elsa Osmond

ARIA

Le détail des frictions entre apesanteur et attraction. Le croisement des chemins entre une verticalité et une horizontalité qui fractionne au plus profond la chair et les sens. L’air matière, l’air souffle, l’air caresse qui contient autant qu’il soutient cet être épars.

Baigné au cœur de cet espace, le corps est éther, naissant, mais déjà sculpté, creusé par sa propre chute. Une chute libre qui l’entraîne et le contraint par une accélération équivalant 9.81 m.s-2. Ainsi soustrait au passé et délesté d’un futur sans rédemption, l’esprit s’anime et clame la légitimité de sa propre course. S’élançant alors toujours plus vite, défiant le temps, ce corps dansant s’adonne à un ultime chant de victoire s’élevant vers sa propre finitude. Une célébration à la liberté.

ARIA est un solo qui sera créé pour et avec le danseur Fabio Bergamaschi ; nous approfondirons scéniquement la question de la perte de référence spatiale, l’effacement des horizons par un travail sur l’espace et le temps. Parti d’un postulat abstrait et intime, la recherche chorégraphique se nourrira des temps de dialogue et de réflexions avec Fabio, de nos expériences et de références réciproques, afin de définir la matière artistique pour la rendre à la fois poétique et tangible.

ARIA traitera le thème de la vitesse par le geste, mais aussi par son aspect plus psychologique : l’accélération qui consume, vorace, infinie et compulsive.

Frau Troffea

En 1518, à Strasbourg, a lieu une épidémie de danse d’une ampleur extraordinaire. Une femme, Frau Troffea, serait à l’origine de cette inquiétante contagion. Coupable pour les un·e·s, victime pour les autres, Frau Troffea se tient à la croisée des mœurs et de la science, du Moyen Âge et de la Renaissance, des oppressions et des insoumissions.

La libérant des accusations de folie ou de sorcellerie dont on a voulu la blâmer, Valentine Paley et Matthew Franklin font de Frau Troffea le giron d’une allégorie : celle des corps en mouvement qui, dans la rue ou dans leur chambre, s’arrachent aux pouvoirs qui les contraignent.
 
Par le biais de la danse, de la musique et de la scénographie se réécrit l’histoire d’une contamination positive. Les cartes de la chorémanie sont redistribuées : la « peste dansante » n’est plus une malédiction mais devient une opportunité pour laisser surgir d’autres voix, d’autres corps et d’autres images.

current currents

current currents touche aux identités, à l’intime. Le spectacle réunit cinq protagonistes en charge d’exposer, par le mouvement et par le chant, des manières d’être pluriel et des questions actuelles.
«… il dit qu’il aimerait bien se montrer différemment, et que du coup il va ouvrir un autre compte instagram, qu’elle se trouvait hyper belle ce matin et qu’elle avait regretté de ne rien pouvoir poster. Et que ce serait pas mal que je fasse un contrôle parental sur son temps d’écran. Qu’il aimerait qu’on l’aime, que cette fille dans sa classe l’aime. Que tous les autres de sa classe aussi l’aiment. Et que des fois, elle a de la peine à appréhender les attentes des autres. Et qu’elle aimerait bien être plus coachée, en général dans sa vie. Et qu’il aimerait bien avoir un patron en ces temps incertains. Un patron classique. Et qu’elle a l’impression qu’Hannah Arendt est sa meilleure amie, mais qu’en même temps, elle vient de faire une épilation intégrale.»